

Maison Grange



L’intimité et le lointain
Sans chercher à se démarquer des autres constructions alentours, le profil est volontairement bas, et la matérialité sombre. L’entier du programme est réparti sur un seul et même niveau autour de la cour. Le revêtement de la peau extérieure est en ardoises anthracite, et les ouvertures contenues dans un encadrement en aluminium éloxé.

De l’extérieur, un volume bas, épuré et rectiligne, si sobre qu’il en devient intriguant… A l’intérieur, inscrit dans ce rectangle, un vaste vide à la forme dynamique : un lieu caché dans un autre. Introvertie dans sa composition, la cour entre dans le registre du monumental par sa taille. Cet espace cœur offre un abri contre l’environnement extérieur tout en maintenant une relation visuelle avec lui. Dans un contexte environnant relativement hétérogène, décousu, toute l’identité de la maison émane de son centre ouvert sur la silhouette grandiose des Alpes.
La cour devient l’espace central de la maison, son empreinte. Les espaces, organisés tout autour, se définissent dès lors exclusivement dans leur rapport à cette cour : les espaces de vie rayonnent sur la cour et s’y prolongent. Les espaces plus privatifs, séparées en trois blocs distincts avec chambres et sanitaires, sont eux lotis en périphérie et ouverts sur l’extérieur. L’appartement indépendant de 2.5 pièces fait quant à lui dos à la cour, jouissant d’un rapport plus ouvert sur l’extérieur.
Dans l’habitation principale, le programme est articulé le long d’un cheminement qui borde la cour. La disposition des espaces en enfilade et l’unité compacte formée par le 2.5 pièces et le local technique, induisent un mouvement en spirale qui se termine au cœur du projet, dans cet intérieur à l’extérieur. Traitée comme une pièce à part entière de la maison, son appropriation et son utilisation sont laissées libre aux occupants.
La circulation se dilate ponctuellement pour accueillir les espaces de vie – salle à manger, cuisine, séjour, tous résolument tournés vers la cour. Le système est dédoublé à l’extérieur, du couvert d’entrée niché dans le volume jusqu’à la terrasse couverte. Cette double circulation et les multiples relations transversales rendent cet espace vivant, dynamique, et non pas exclusivement méditatif.